jeudi 23 juin 2011

Les autorités bulgares doivent enquêter sur l’agression dont ont été victimes des militants en faveur des droits des LGBT





AMNESTY INTERNATIONAL

DÉCLARATION PUBLIQUE



Index AI : EUR 15/001/2011

19 juin 2011



Les autorités bulgares doivent enquêter sur l’agression dont ont été victimes des militants en faveur des droits des LGBT

Le 18 juin, après la marche des fiertés à Sofia, cinq bénévoles ont été agressés par des inconnus. Trois d’entre eux se sont vu infliger des blessures légères. Les victimes soupçonnent leurs agresseurs de les avoir suivies alors qu’elles quittaient le défilé.

« Il s’agit clairement d’un crime de haine, mais la police ne peut pas y faire face en tant que tel. C’est là le plus gros problème », a déclaré Kaloyan Stanev, l’un des militants, à Amnesty International.

Étant donné que le Code pénal bulgare ne reconnaît pas l’orientation sexuelle comme raison de commettre une infraction, les victimes craignent que le motif de haine ne soit pas traité de façon adéquate.

Les crimes de haine constituent une atteinte particulière à la dignité humaine et doivent faire l’objet sans délai d’une enquête indépendante, impartiale et minutieuse, et les responsables présumés doivent être traduits en justice.

Amnesty International exhorte les autorités à condamner publiquement cette agression et à exprimer leur soutien aux militants des droits des LGBT.

« Devons-nous attendre que quelqu’un se fasse tuer pour nous rendre compte qu’il y a un problème ? Nous nous en sommes sortis sans mal mais la prochaine fois, quelqu’un n’aura peut-être pas autant de chance », a déclaré Svetoslav Pashov à Amnesty International.

L’agression a eu lieu dans le centre de Sofia, après que les cinq bénévoles ont marché pendant environ 45 minutes et sont sortis de la zone du défilé, sécurisée par les policiers.

Un des militants a appelé la police, qui est arrivée immédiatement sur les lieux. Les cinq bénévoles sont ensuite allés au poste de police pour signaler l’agression. Ils ont affirmé avoir été attaqués parce qu’ils militent en faveur des droits des LGBT et considèrent cet incident comme un crime de haine. Ils ont déclaré à Amnesty International que la police enquêtera sur cette affaire. Ils ont ajouté qu’ils n’ont néanmoins reçu aucune forme de soutien aux victimes et n’ont pas été raccompagnés chez eux.

« Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Depuis quatre ans, des bandes sévissent dans le centre-ville de Sofia, frappant les personnes ayant "l’air gay". Les autorités n’ont cependant pris aucune mesure pour assurer la protection des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres en Bulgarie et empêcher que des crimes de haine similaires se reproduisent », a déclaré Dimitar Dimitrov, l’un des militants agressés.

Plus de 1 000 personnes ont assisté à la quatrième marche des fiertés le 18 juin à Sofia. Le cortège était protégé de façon appropriée par la police et les organisateurs étaient satisfaits de la coopération de cette dernière et de la sécurité assurée pour célébrer les droits des LGBT en Bulgarie.

Les organisateurs de la marche des fiertés de Sofia ont exhorté les autorités à fournir d’urgence une protection efficace et adaptée aux LGBT en Bulgarie.

mardi 21 juin 2011

Communiqué de presse Turquie




AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Index EUR 44/005/2011 21 juin 2011


La Turquie doit prendre des mesures contre la discrimination envers les LGBT

Les autorités turques doivent faire entrer en application des lois qui protègeront les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) de la discrimination dont elles sont souvent victimes, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport publié mardi 21 juin.

Ce document, intitulé ‘Not an illness nor a crime: Lesbian, gay, bisexual and transgender people in Turkey demand equality, met en évidence la discrimination que ces personnes subissent de la part de fonctionnaires dans les services de santé, l’éducation, le logement et au travail, dans un pays où il n’existe pas de dispositions pour l’empêcher.

« À cause des préjugés omniprésents à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres en Turquie et par peur de l’ostracisme et des attaques, beaucoup se sentent obligées de cacher leur orientation sexuelle, même à leurs proches, a souligné Andrew Gardner, spécialiste de la Turquie au sein d’Amnesty International.

« Les déclarations homophobes de responsables gouvernementaux encouragent la discrimination envers ces personnes. Au lieu de renouveler les erreurs passées, le nouveau gouvernement doit respecter et protéger leurs droits par des mots et des actions.

« Dans l’incapacité de trouver un emploi, les femmes transgenres sont souvent contraintes de devenir travailleuses du sexe, une activité illégale dans le cadre de laquelle elles sont en plus harcelées par les forces de l’ordre. Elles sont également la cible privilégiée des crimes haineux, mais les autorités continuent de se désintéresser presque totalement de ce problème. »

Les amendes arbitraires infligées par des policiers à des femmes transgenres pendant leurs activités quotidiennes s’apparentent à un harcèlement systématique et une sanction en raison de leur identité de genre. Celles qui contestent cette pratique peuvent faire l’objet de menaces et de violences de leur part.

Sur les 104 femmes transgenres qui ont participé à une étude menée par l’organisation de défense des LGBT Lambdaistanbul en 2010, plus de 89 % ont déclaré avoir déjà été victimes de violence physique en garde à vue.

Au cours de la seule année 2010, les associations LGBT ont recensé 16 meurtres de personnes probablement tuées en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre supposée.

De nombreux crimes haineux ne sont pas signalés, et même quand ils le sont, ces actes sont rarement enregistrés comme crimes. Il est fréquent que le mobile du crime ne soit pas examiné.

Les personnes LGBT sont aussi confrontées à la discrimination quand elles sont victimes de crimes violents. De nombreuses lois, bien qu’elles ne soient pas explicitement discriminatoires, sont appliquées par les autorités judiciaires d’une façon qui entraîne une discrimination.

En raison des insuffisances des enquêtes et des procédures concernant ces crimes, dans de nombreux cas, leurs auteurs présumés ne sont pas traduits en justice.

Face à l’inaction du gouvernement, ce sont les associations de solidarité envers les LGBT qui tentent de combattre ces atteintes aux droits humains. Cependant, elles font elles-mêmes l’objet de procédures civiles engagées par les autorités pour obtenir leur fermeture, ainsi que d’autres violations discriminatoires de leur droit à la liberté d’expression et d’association.

« Il incombe à tous les partis présents au Parlement de veiller à ce que tout nouvel accord constitutionnel conclu en Turquie rende illégale la discrimination fondée sur la sexualité ou l’identité de genre, a ajouté Andrew Gardner.

« L’adoption d’un cadre législatif pour lutter contre cette discrimination est nécessaire – et elle doit se produire aussi vite que possible. Néanmoins, les autorités doivent également afficher leur volonté politique de combattre la discrimination en démontrant que le discours public homophobe est inacceptable.

« Par ailleurs, les associations de solidarité avec les LGBT ont besoin de protection et de respect. Il est temps que des personnalités politiques les soutiennent publiquement. »

Exemples de cas
Eylül, qui habite à Eskiºehir, est une travailleuse du sexe transgenre âgée de 24 ans et membre fondatrice d’un réseau local de militants LGBT. Elle raconte que, le 1er février 2011 vers 21 h 30, elle a reçu un appel d’un homme prétendant être un client mais qu’elle a reconnu, quand il est arrivé chez elle, comme étant celui qui était accusé d’avoir commis des agressions et des vols contre d’autres femmes transgenres et hommes gays. Elle lui a demandé de partir, mais il a refusé et, après l’avoir menacée de violence à plusieurs reprises, il l’a violée. Eylül a porté plainte et a été envoyée dans un service de médecine légale pour subir un examen physique et psychologique. Le 17 février 2011, elle a indiqué à Amnesty International qu’une autre travailleuse du sexe transgenre avait été agressée par le même homme et avait dû recevoir six points de suture au ventre après avoir été blessée avec un couteau.

Ahmet Yýldýz, un homme de 26 ans qui affichait son homosexualité et vivait avec son compagnon à Istanbul, a été abattu le 15 juillet 2008 devant son domicile. Beaucoup de personnes pensent que ce meurtre était un crime « d’honneur ». Au cours des mois précédents, Ahmet avait reçu des menaces de violence de la part de sa famille. Il avait porté plainte contre celle-ci et demandé une protection. Après sa mort, il s’est avéré que la plainte n’avait pas donné lieu à une enquête et que le procureur de la République l’avait transférée à un autre service au motif qu’elle relevait du district voisin, où elle n’a pas été suivie. Des militants considèrent que les actions des autorités sont révélatrices d’une réticence à faire face à la violence homophobe. Le compagnon d’Ahmet a déclaré à Amnesty International que l’enquête sur sa mort n’avait pas été menée efficacement – certaines pistes n’avaient pas été suivies et son père, le principal suspect, n’avait pas été interrogé.

En Turquie, tous les hommes âgés de 18 à 40 ans sont tenus d’effectuer le service militaire obligatoire. Étant donné qu’il n’existe aucun service civil de remplacement et que les hommes gays risquent de subir des violences dans l’armée, beaucoup ont recours à la disposition discriminatoire qui leur permet d’être exemptés au motif que leur orientation sexuelle représente un « trouble psychosexuel ». Asil, un homosexuel de 21 ans qui habite à Izmir, a affirmé à Amnesty International qu’il avait fait l’objet d’insultes, d’un isolement cellulaire, de menaces de violence et d’examens médicaux humiliants et discriminatoires avant de pouvoir être exempté de service militaire.

Document public

vendredi 17 juin 2011

Action Urgente Honduras: protéger un militant LGBT menacé

Le 8 juin, Alexander David Sánchez Álvarez, militant LGBT et défenseur des droits humains, a été menacé d’une arme pour la troisième fois cette année. Amnesty International pense que sa vie est en danger.

Le matin du 8 juin, vers 8 h 10, Alexander David Sánchez Álvarez se rendait au Centre de prévention, de traitement et de réadaptation pour les victimes de torture et leurs familles (CPTRT), où il travaille comme infirmier. Il sortait tout juste d’un taxi à quelques mètres des locaux quand il est passé tout près d’une voiture beige aux vitres teintées, à l’arrêt dans les embouteillages. À l’intérieur se trouvaient trois hommes vêtus de l’uniforme spécial de l’unité de police « Cobra ». L’homme côté passager a baissé la vitre, pointé une arme sur Alexander David Sánchez Álvarez et lui a dit : « C’est le petit pédé […] oui c’est bien toi ». Ce dernier s’est enfui et s’est caché dans un immeuble près de là, où il a noté le numéro d’immatriculation de la voiture et signalé cet épisode au bureau du procureur général.

Alexander David Sánchez Álvarez milite activement au sein de la communauté LGBT, travaillant et faisant du bénévolat pour plusieurs organisations de défense des LGBT et des droits humains. C’est la troisième fois cette année qu’il est menacé d’une arme.

Pour plus de détails concernant l'action à entreprendre, cliquer ici.

La Croatie doit garantir le droit à la liberté de réunion et d’expression




Amnesty International

DÉCLARATION PUBLIQUE



13 juin 2011

Index : EUR 64/009/2011





Amnesty International condamne les violences du samedi 11 juin qui ont interrompu la marche des fiertés « Familles différentes, mêmes droits », organisée à Split, en Croatie. L’organisation appelle les autorités à diligenter immédiatement une enquête sur cet événement et à traduire les responsables présumés en justice.



Selon l’un des organisateurs de la manifestation ayant parlé à Amnesty International et les médias, au moins cinq manifestants ont été blessés lorsque des contre-manifestants leur ont jeté des pierres et d’autres objets ; l’un d’entre eux a été hospitalisé à cause d’une blessure à la tête.

Des participants ont signalé que certains contre-manifestants ont été placés en détention mais la police n’a pas correctement protégé les manifestants de toute agression et la marche des fiertés a dû être interrompue.



Les militants des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ont organisé cette manifestation pour réclamer les mêmes droits pour les couples homosexuels et la fin de la discrimination généralisée dont souffre la communauté LGBT en Croatie. Cette marche des fiertés était la première à être organisée à Split pour soutenir les droits des LGBT.



La loi relative aux couples homosexuels a été promulguée en Croatie en 2003 mais selon les ONG ayant organisé cette manifestation, elle n’a eu que peu d’effet pour réduire la discrimination et les violences dont les LGBT sont victimes. Le but de cette marche des fiertés était de lancer un débat sur la discrimination à l’encontre des couples homosexuels et d’étendre le mouvement pour l’égalité des droits. Néanmoins, les autorités locales n’ont témoigné aucun soutien et un parti de droite a appelé à l’interdiction de cette manifestation.



Amnesty International exhorte la Croatie à permettre à tout individu de jouir de tous ses droits fondamentaux. Le droit international relatif aux droits humains dispose que la liberté d’expression et de réunion s’applique à tous, sans distinction d’orientation sexuelle ou d’identité de genre. Aux termes des normes internationales en matière de droits humains, les États ont également l’obligation positive de protéger les personnes qui cherchent à exercer ces droits de façon pacifique contre toute violence ou perturbation. En vertu du droit international, la Croatie doit protéger ces droits contre toute violation fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Amnesty International appelle donc les dirigeants politiques de la Croatie à déclarer publiquement et sans équivoque que tout individu a le droit de manifester pacifiquement et d’exprimer son identité, et que quiconque essaye de bafouer ces droits sera traduit en justice. La police croate doit faire clairement comprendre que la violence à caractère discriminatoire est une infraction pénale et qu’elle n’est pas tolérée.

mardi 14 juin 2011

Revue de Presse (mai-juin 2011)




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jeudi 9 juin 2011

Action Urgente Cameroun




CAMEROUN : UN CAMEROUNAIS EMPRISONNÉ POUR HOMOSEXUALITÉ

3 juin 2011

Jean-Claude Roger Mbede a été condamné à 36 mois d’emprisonnement pour homosexualité,
infraction inscrite à la section 347a du Code pénal camerounais. Il purge actuellement sa peine à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Il risque de subir des agressions physiques et d’autres formes de traitement cruel, inhumain ou dégradant en raison de son orientation sexuelle réelle ou supposée. Amnesty International considère cet homme comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement à cause de son orientation sexuelle.

Le 2 mars, Jean-Claude Roger Mbede a été arrêté par des membres du service de sécurité du secrétaire d’État à la Défense alors qu’il se trouvait avec un homme de sa connaissance. Ce dernier avait montré à la police des SMS qui lui avaient été envoyés par Jean-Claude Roger Mbede, et l’avait informée qu’il devait le rencontrer.

Jean-Claude Roger Mbede a été placé en garde à vue au centre de détention de la gendarmerie du Lac, à Yaoundé, parce qu’il était soupçonné d’homosexualité. Il y est resté sept jours avant d’être inculpé d'homosexualité et de tentative d’homosexualité, puis d’être transféré à la prison centrale de Kondengui le 9 mars.

Il a comparu devant le tribunal de première instance de Yaoundé les 10 et 24 mars. Le 28 avril, il a été déclaré coupable d’homosexualité et de tentative d’homosexualité, et condamné à trois ans d’emprisonnement. Il purge actuellement sa peine à la prison centrale de Kondengui, où il risque d’être victime d’agressions homophobes et de mauvais traitements de la part de ses codétenus ou des autorités pénitentiaires, en raison de son orientation sexuelle réelle ou supposée. En outre, les conditions d’incarcération sont rudes : les prisonniers souffrent de la surpopulation, de la précarité des installations sanitaires et du manque de nourriture. Les avocats de
Jean-Claude Roger Mbede ont fait appel de sa peine le 3 mai.

Selon l’article 347a du Code pénal camerounais, « quiconque a des relations sexuelles avec une personne de son sexe sera puni de six mois à cinq ans de prison et d’une amende allant de 20 000 à 200 000 francs » (de 25 à 240 euros environ). Ces dispositions sont contraires aux traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, que le Cameroun a signés et ratifiés.

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