mercredi 31 mai 2017

Communiqué de presse Corée

AILRC-FR
24 mai 2017
Corée du Sud. Un soldat condamné dans le cadre d’une « chasse aux gays » dans l’armée

L’armée sud-coréenne doit immédiatement mettre un terme à la traque intolérante qui vise à expulser de ses rangs les homosexuels, a déclaré Amnesty International après qu’un soldat a été déclaré coupable d’avoir eu des relations sexuelles avec une personne du même sexe.

Le soldat, dont l’identité n’a pas été révélée, a été condamné à une peine de six mois de prison assortie d’un sursis d’un an par un tribunal militaire le 24 mai. Il est tombé à l’annonce du jugement et a été hospitalisé.

« Cette condamnation injuste doit être immédiatement annulée. Nul ne devrait être persécuté en raison de son orientation sexuelle, de son activité sexuelle ou de son identité de genre. Ce qui importe, ce sont les états de service de ces personnes, pas leur sexualité », a déclaré Roseann Rife, directrice chargée de la recherche pour l’Asie de l’Est au sein d’Amnesty International.

Le soldat était poursuivi au titre d’une provision du code pénal militaire sud-coréen qui interdit au personnel militaire d’avoir des relations sexuelles consenties avec une personne de même sexe. Il a été suspendu de ses fonctions et risque d’être renvoyé de l’armée.

Ce jugement laisse craindre un sort similaire pour des dizaines d’autres membres du personnel de l’armée. En avril, une ONG sud-coréenne de défense des droits humains au sein de l’armée (MHRCK) a accusé l’armée d’avoir créé de faux profils sur des applications de rencontre pour piéger des militaires et d’avoir soumis les personnes dont l’identité a ainsi été découverte à des interrogatoires homophobes.

« Le président Moon Jae-in doit faire clairement passer le message que la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne sera pas tolérée, y compris dans l’armée », a déclaré Roseann Rife.
« Il est grand temps que la Corée du Sud abroge cette disposition archaïque et discriminatoire du Code pénal militaire et se mette à jour en ce qui concerne les droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexes. »

Complément d’information

En avril, l’ONG MHRCK a publié le résultat d’une enquête montrant que le chef d’État-major de l’armée, le général d'armée Jang Jun-kyu, a ordonné la traque et l’identification des militaires homosexuels. L’organisation a indiqué que l’armée aurait établi une « liste de gays » contenant environ 40 ou 50 noms de militaires en service.

Les personnes dont l’identité a été découverte à l’aide du coup monté par l’armée risquent des sanctions au titre de l’article 92(6) du Code pénal militaire, qui interdit aux membres de l’armée d’avoir des relations sexuelles consenties avec des personnes du même sexe.

Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes en Corée du Sud et il est extrêmement difficile pour les hommes homosexuels de remplir leurs obligations militaires sans subir d’injures, de harcèlement ou de violences.
 
Le gouvernement ne fait preuve d’aucun empressement pour respecter et protéger les droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) dans la société en général. En 2015, à l’occasion de l’examen périodique universel de la Corée du Sud, le Comité des droits de l'homme des Nations unies a souligné que les violences et les discours de haine visant les personnes LGBTI restent monnaie courante dans le pays.

mardi 30 mai 2017

Action Urgente Bangladesh

EXTERNE                         SF 17 U 185 – ASA 13/6305/2017

AU 112/17                        Toulouse, le 29 mai 2017

BANGLADESH : 28 HOMMES SOUPÇONNÉS D’ÊTRE GAYS ONT ÉTÉ ARRÊTÉS

Les forces de sécurité d’élite bangladaises ont arrêté 28 jeunes hommes le 19 mai 2017 lors d’un événement rassemblant plus de 150 personnes et connu pour être fréquenté par des membres de la communauté LGBTI. Accusés de possession de stupéfiants, ils sont actuellement en détention et risquent d’être à nouveau victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Le jeudi 18 mai 2017, entre 150 et 200 hommes se sont rassemblés pour un événement régulier connu pour être fréquenté par des membres de la communauté LGBTI à Keraniganj, une ville située au sud de Dacca, la capitale. À environ deux heures du matin, des membres du Bataillon d'action rapide (RAB), une unité d’élite anticriminalité et antiterroriste de la police bangladaise, ont effectué une descente dans le centre communautaire où avait lieu l’événement. Des organisations de défense des droits humains ont accusé le RAB d’être responsable de plusieurs violations des droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture et des disparitions forcées.
Amnesty International a entendu de plusieurs sources que des membres du RAB ont agressé physiquement et verbalement beaucoup des hommes qui étaient présents et les ont forcés à se placer en ligne les uns à côté des autres. Ils les ont ensuite « inspectés » et ont arrêté ceux qu’ils soupçonnaient d’être homosexuels, en se basant sur leurs vêtements et leur gestuelle. Au moins 28 personnes ont été arrêtées, dont le propriétaire du centre communautaire ; les autres ont été autorisées à partir.

D’après des informations des médias, Jahangir Hossain Matuboor, le dirigeant du RAB, a déclaré que le RAB avait effectué une descente dans le centre communautaire à la suite de plaintes des habitants du quartier. Il a déclaré que des préservatifs et des stupéfiants avaient été trouvés sur les lieux, et qu’après avoir été arrêtés, ces hommes avaient tous admis pratiquer des « activités homosexuelles ».

Ces hommes ont ensuite été emmenés au poste de police de Keraniganj, où ils ont été inculpés de possession de stupéfiants au titre de la Loi de 1990 sur le contrôle des stupéfiants, une infraction passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité ou de la peine de mort. Le 19 mai 2017, un tribunal de Dacca a refusé la libération sous caution des 28 hommes arrêtés et a placé quatre d’entre eux en garde à vue. Au Bangladesh, la torture et les autres mauvais traitements sont courants en détention, et Amnesty International s’inquiète du bien-être des personnes arrêtées.

Pour en savoir plus et pour agir, cliquez ici

mercredi 24 mai 2017

Déclaration publique Indonésie

AMNESTY INTERNATIONAL
DÉCLARATION PUBLIQUE

Index AI : ASA 21/6279/2017
AILRC-FR
17 mai 2017
Indonésie. Il faut annuler la déclaration de culpabilité et la condamnation à la fustigation de deux hommes gays en Aceh
 
Amnesty International engage les autorités de l’Aceh à annuler immédiatement la déclaration de culpabilité et la condamnation à 85 coups de canne de deux hommes gays pour relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe (liwath) par le tribunal de la charia. C’est la première fois que des condamnations sont prononcées pour ce type de relations, érigées en infraction dans le Code pénal de l’Aceh (Qanun Jinayat), entré en vigueur en octobre 2015.
 
Les deux hommes ont été victimes d’une embuscade de leurs voisins qui ont fait irruption chez eux, les ont filmés et les ont livrés à la police de la charia de la province de l’Aceh. Celle-ci a immédiatement procédé à leur arrestation et à leur placement en détention. Amnesty International demande à la police d’ouvrir une enquête sur les actes commis à l’encontre des deux hommes par des citoyens organisés en milices.
 
Le 17 mai 2017, le tribunal de la charia de Banda Aceh a condamné les deux hommes à 85 coups de canne chacun pour relations sexuelles entre personnes du même sexe (liwath). Bien qu’ils puissent encore faire appel de la décision auprès de la haute cour de Banda Aceh, le procureur a annoncé qu’ils seraient fustigés avant le ramadan, mois de jeûne observé par les musulmans, qui doit commencer le 26 mai.
 
Au regard du droit international relatif aux droits humains, le recours à la fustigation constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant et peut s’apparenter à un acte de torture. Les personnes à qui elle est infligée éprouvent de la douleur et de la crainte, elles se sentent humiliées, et cette pratique peut engendrer des séquelles à long terme, voire permanentes. Le droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants est garanti par la Constitution indonésienne (article 28G) et par la loi n° 39/1999 relative aux droits humains (article 33). Toutes les formes de châtiments corporels bafouent la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), textes ratifiés par l’Indonésie en 1998 et 2006 respectivement.
 
En 2008, le Comité contre la torture, organe composé d’experts qui veille au respect de la Convention contre la torture par les États parties, avait exhorté l’Indonésie à réexaminer tout son arsenal législatif national et local autorisant le recours aux châtiments corporels comme sanctions pénales, en vue de leur abolition immédiate. En 2013, le Comité des droits de l’homme, investi des mêmes fonctions que le Comité contre la torture pour le PIDCP, a engagé l’Indonésie à prendre des mesures concrètes afin de mettre un terme aux châtiments corporels et d’abroger les dispositions de la législation de l’Aceh autorisant le recours à ces châtiments.
 
En outre, les lois érigeant en infraction les relations sexuelles librement consenties sont contraires au droit international relatif aux droits humains et aux normes en la matière. Le Comité des droits de l’homme et d’autres organes des Nations unies chargés des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant aux lois criminalisant l’« adultère » ou d’autres relations sexuelles entre personnes consentantes en dehors du mariage, car elles constituent une violation du droit au respect de la vie privée et du droit de ne pas subir de discrimination, entre autres droits, ajoutant que ces lois devaient être abrogées.
 
Les dispositions en ce sens du Code pénal islamique de l’Aceh sont également contraires à l’accord signé en 2005 à Helsinki pour mettre fin au conflit dans la province, qui prévoit que le droit de l’Aceh sera fondé sur les « principes universaux des droits humains tels qu’énoncés dans le PIDCP des Nations unies » (article 1.4.2).
 
Complément d’information
 
Adopté par le Parlement de l’Aceh en 2014, le Code pénal islamique de l’Aceh est entré en vigueur dans toute la province le 23 octobre 2015. Des règlements régissant l’application de la charia sont en vigueur en Aceh depuis l’adoption de la Loi spéciale relative à l’autonomie en 2001 et sont appliqués par des tribunaux islamiques. Ces textes ont allongé la liste d’infractions passibles de fustigation et prévoient dans certains cas jusqu’à 200 coups de canne à titre de sanction. Parmi les « infractions » concernées figurent les relations intimes ou sexuelles librement consenties entre adultes non mariés, les relations sexuelles hors mariage, les relations sexuelles entre personnes du même sexe, la consommation et la vente d’alcool et les jeux d’argent. Le Code pénal de l’Aceh s’applique tant aux musulmans qu’aux non-musulmans. Certains actes qui y sont érigés en infraction ne le sont pas dans le Code pénal indonésien. Au titre du droit international relatif aux droits humains, toutes les formes de châtiments corporels sont interdites ; elles constituent une peine cruelle, inhumaine ou dégradante, voire bien souvent de la torture.
 
Les séances de fustigation se déroulent régulièrement dans des lieux publics et attirent les foules, si bien que des gens prennent des photos et des vidéos qui peuvent accroître encore l’humiliation et la souffrance à long terme des personnes soumises à ce châtiment cruel, douloureux et dégradant.
 
Au moins 108 personnes ont été fustigées en Aceh en 2015, et au moins 100 en 2016. Des personnes non musulmanes ont été sanctionnées au titre de cette loi pour la première fois en avril 2016, lorsqu’une femme chrétienne a reçu 28 coups de badine pour avoir vendu de l’alcool.

Document public
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Pour plus d’informations, veuillez prendre contact avec le Service de presse d’Amnesty International, à Londres, au Royaume-Uni ; tél. : +44 20 7413 5566 ; courriel : press@amnesty.org ; Twitter : @amnestypress.

Secrétariat international, Amnesty International, 1 Easton St., Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni.

Réaction-Indonésie

AMNESTY INTERNATIONAL

RÉACTION
 
AILRC-FR
22 mai 2017

Indonésie. Le gouvernement se sert de la loi sur la pornographie pour cibler la communauté LGBTI

En réaction à l'information selon laquelle 141 hommes à Djakarta, en Indonésie, ont été arrêtés après avoir participé à ce que la police a décrit comme une « fête homosexuelle », Josef Benedict, directeur adjoint des campagnes à Amnesty International, a déclaré :
 
« Ces arrestations prouvent une nouvelle fois que le climat est de plus en plus hostile à la communauté des lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) en Indonésie. Cette situation est nourrie depuis un an par toute une série de déclarations hasardeuses, incendiaires et inexactes, que l'on doit à des représentants de l’État qui invoquent comme prétexte la " défense de la moralité publique ".
 
« À l'exception de la province d'Aceh, il n'existe aucune loi contre les relations entre personnes de même sexe en Indonésie. Des lois formulées en termes ambigus sur la pornographie sont exploitées pour s’en prendre délibérément aux personnes LGBTI, les privant du droit fondamental à la vie privée et du droit d’avoir des relations sexuelles consenties.
 
« Le gouvernement indonésien doit abandonner les charges absurdes portées à l’encontre des personnes arrêtées lors de cette fête et réviser les lois sur la pornographie afin qu'elles ne puissent pas être détournées de cette façon. Au lieu de propager une rhétorique homophobe, les autorités devraient s'efforcer de créer un environnement plus sûr et ouvert pour la communauté LGBTI, et ce de manière durable. »

lundi 22 mai 2017

Réaction- Indonésie

AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
AILRC-FR
17 mai 2017

Indonésie. Annulez la condamnation à la fustigation de deux hommes gays en Aceh
 
En réaction à la condamnation de deux hommes gays à 85 coups de bâton chacun pour avoir eu des relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe, Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
 
« Les autorités de l’Aceh doivent immédiatement annuler la déclaration de culpabilité et les condamnations à la fustigation de ces hommes et cesser d’avoir recours à ce châtiment qui constitue une peine cruelle, inhumaine et dégradante et qui peut s’apparenter à de la torture. Ces hommes ont été victimes d’une embuscade de leurs voisins qui ont fait irruption chez eux, les ont filmés et les ont livrés à la police de la charia. Tous les êtres humains ont le droit à la vie privée, le droit d’avoir des relations sexuelles consenties et le droit à une protection physique. »
 
Complément d’information
 
Au moins 108 personnes ont été fustigées en Aceh en 2015, et au moins 100 en 2016. La loi a été appliquée à des personnes non musulmanes pour la première fois en avril 2016, lorsqu’une femme chrétienne a reçu 28 coups de badine pour avoir vendu de l’alcool.

Adopté par le Parlement de l’Aceh en 2014, le Code pénal islamique de l’Aceh est entré en vigueur dans toute la province le 23 octobre 2015. Des règlements régissant l’application de la charia sont en vigueur en Aceh depuis l’adoption de la Loi spéciale relative à l’autonomie en 2001 et sont appliqués par des tribunaux islamiques. Dans certains cas, la législation prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 200 coups de bâton. Parmi les « infractions » concernées figurent les relations intimes ou sexuelles librement consenties entre adultes non mariés, les relations sexuelles hors mariage, les relations sexuelles entre personnes du même sexe, la consommation et la vente d’alcool et les jeux d’argent. Au titre du droit international relatif aux droits humains, toutes les formes de châtiments corporels sont interdites et représentent une peine cruelle, inhumaine ou dégradante.  

Des séances de fustigation se déroulent régulièrement dans des lieux publics et attirent les foules, si bien que des gens prennent des photos et des vidéos, ce qui peut accroître encore l’humiliation et la souffrance à long terme des personnes soumises à ce châtiment cruel.

jeudi 18 mai 2017

Pétition en ligne Tchétchénie

Le 1er avril, le journal russe indépendant Novaya Gazeta a indiqué que plus d'une centaine d’hommes suspectés d'être homosexuels avaient été récemment enlevés.
Selon des sources confidentielles dignes de foi, les hommes enlevés ont été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements. Ils ont été forcés de dénoncer les autres personnes LGBTI qu'ils connaissaient. Novaya Gazeta a été en mesure de confirmer qu'au moins trois hommes ont été tués par leurs ravisseurs. Les sources contactées affirment que de nombreuses personnes ont été tuées, y compris par des membres des familles à qui certains de ces hommes ont été rendus. Le 4 avril, Novaya Gazeta a publié plusieurs témoignages révélant des informations sur des lieux de détention secrets en Tchétchénie où les hommes homosexuels qui ont été enlevés sont retenus et torturés.

Signer la pétition : cliquez ici

lundi 15 mai 2017

Amnesty a soutenu la marche des fiertés du Mans, le week end dernier



Le week end dernier, Amnesty a participé à la marche des fiertés du Mans :
"Le groupe du Mans a fait sa Marche des Fierté ce samedi! Marche réduite à cause du plan vigipirate!!! Et village associatif  délocalisé en sous-sol à côté de la place de la république de La ville; les conditions n'étaient pas vraiment réunies mais  il a fait beau pour la Marche, les assoc présentes  ayant un stand ont vu passer  du public, même si en nombre modeste (surtout nous car on avait notre pétition japon et des lettres pour la Russie et la Turquie et la doc et les communiqués sur les pratiques médicales  en Allemagne et Danemark sur les enfants intersexués) ; on a pu discuter avec les gens (la carte ILGA en a interpellé  plusieurs). Et surprise! un groupe de lycéens, filles et garçons (environ 7 ou 8)  est venu avec nous  pour défiler, trop fiers de brandir les drapeaux et de porter les dossards; en fait  c'est une jeune lycéenne avec qui je suis en contact car elle veut monter son antenne jeunes qui a rassemblé sa troupe! Ca c'était chouette car c'était un bon coup de fouet; finalement on est contents car il n'y avait presque que nous à porter nos drapeaux; en fin d'après midi j'ai participé à une petite émission de radio assoc où différentes assoc exposaient leur action; j'ai pu parler de la situation des LGBT  dans le monde. Plusieurs militants  LGBT sont venus nous remercier d'être présents à leur côté.
Voilà! c'est une modeste action mais le fait d'être  visible et de parler de l'action d'amnesty  est important! 
Dominique Batteau, secrétaire du groupe amnesty Le Mans.

Réaction Russie

AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
AILRC-FR
11 mai 2017

Russie. L'arrestation de militants LGBTI qui essayaient de remettre une pétition sur la Tchétchénie est une mesure de répression impulsive

En réponse à la détention, jeudi 11 mai 2017, de cinq militants LGBTI qui essayaient de remettre au bureau du procureur général une pétition à propos de la Tchétchénie, Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Bien que les militants aient été libérés peu de temps après leur arrestation, cette détention impulsive reproduit le schéma habituel des autorités russes qui répriment le militantisme, et constitue une violation des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et à la liberté de toute personne. Ces atteintes sont d’autant plus graves que les personnes placées en détention souhaitaient simplement soutenir les hommes gays en Tchétchénie, un des groupes les plus marginalisés du pays, et demander qu’ils soient protégés. »
« Les militants LGBTI doivent être autorisés à remettre leur pétition. Et surtout, les autorités doivent répondre à cette pétition et ouvrir une enquête sur les allégations de violations des droits humains des homosexuels en Tchétchénie, qui ont provoqué, à juste titre, un tollé mondial. »
Amnesty International a exprimé ses inquiétudes quant aux informations faisant état d’enlèvements collectifs et de torture d’hommes gays en Tchétchénie et quant aux menaces dont ont fait l’objet les journalistes qui ont levé le voile sur cette affaire. L’organisation a également appelé les autorités russes à ouvrir une enquête sur ces exactions, à traduire les responsables présumés en justice et à veiller à ce que les droits des homosexuels en Tchétchénie soient protégés.

vendredi 12 mai 2017

Communiqué de presse enfants intersexués


AILRC-FR
9 mai 2017

Des enfants danois et allemands nés intersexués subissent des interventions chirurgicales invasives de «normalisation»

Les enfants qui naissent en présentant des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux normes relatives au « masculin » et au « féminin » risquent d'être soumis à une série d'interventions médicales injustifiées, invasives et traumatisantes, en violation de leurs droits fondamentaux, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public mardi 9 mai 2017.

S'appuyant sur des études de cas au Danemark et en Allemagne, ce document intitulé ‘First, Do No Harm’ montre qu’en raison de stéréotypes liés au genre, des interventions chirurgicales invasives et irréversibles, qui ne présentent pas de caractère d’urgence, sont pratiquées sur des enfants intersexués – terme couramment utilisé pour désigner les personnes présentant des variations de leurs caractéristiques sexuelles (chromosomes, appareil génital ou organes de reproduction).

« Ces interventions de " normalisation " sont pratiquées sans une pleine et entière connaissance des effets potentiellement néfastes à long terme pour les enfants, a déclaré Laura Carter, chercheuse sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre à Amnesty International.

« Nous parlons d'incisions sur des tissus sensibles, qui ont des conséquences à vie, et ce du fait de stéréotypes qui dictent ce à quoi doit ressembler un garçon ou une fille. La question est de savoir dans l'intérêt de qui ces interventions sont pratiquées, car nos recherches montrent que c'est une expérience très éprouvante pour les personnes concernées. »

D’après le rapport, des interventions médicales ne relevant pas de l'urgence, pratiquées le plus souvent sur des bébés et des enfants de moins de 10 ans, sont réalisées au Danemark et en Allemagne malgré l'absence de recherches médicales sur leur justification thérapeutique. On estime que jusqu'à 1,7 % de la population mondiale présente des variations des caractéristiques sexuelles – un pourcentage équivalent à la proportion de roux dans le monde.

En se fondant sur des entretiens avec des personnes intersexuées, des professionnels de santé au Danemark et en Allemagne, ainsi qu'avec des groupes de soutien et de sensibilisation à travers l'Europe, Amnesty International a pu constater, preuves à l’appui, que des enfants nés avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles ont subi les interventions suivantes :

  • des opérations destinées à masquer un clitoris allongé, qui comportent le risque d'endommager des terminaisons nerveuses, laissent des cicatrices et sont douloureuses ;

  • la chirurgie vaginale, ou vaginoplastie, qui peut impliquer de multiples opérations étalées dans le temps sur de jeunes enfants pour créer ou agrandir l'orifice vaginal ;

  • la gonadectomie – l’ablation des gonades (y compris de tissus ovariens ou testiculaires). Irréversible, cette opération implique ensuite un traitement hormonal à vie ;

  • des interventions réparatrices de l’hypospadias – procédures chirurgicales pour repositionner l’urètre à l’extrémité du pénis, pratiquées pour créer un pénis considéré comme fonctionnel et normal d'un point de vue cosmétique. Ces opérations peuvent entraîner diverses complications à long terme.

Ces interventions sont parfois nécessaires d'un point de vue médical pour protéger la vie ou la santé d'un enfant, mais ce n'est pas toujours le cas. Nombre des personnes interrogées par Amnesty International au sujet de leur expérience ou celle de leurs enfants ont évoqué le traumatisme physique et mental qu'elles ont enduré, au moment de l'opération comme au fil de leur vie.

« Quand je pense à ce qui s'est passé, ça me rend fou, parce que ce n'est pas quelque chose que quelqu'un d'autre aurait dû décider – cela pouvait attendre », a déclaré H., du Danemark, qui a accepté de s'entretenir avec Amnesty International à condition de garder l'anonymat. Il a découvert par hasard, lorsqu'il a pu consulter son dossier médical, qu'il avait été opéré pour un hypospadias à l’âge de cinq ans.

« Cela me rend triste de penser qu'il est considéré comme nécessaire d'opérer ces enfants, uniquement parce que certains pensent que cela doit être fait. »

Les droits humains en jeu

Selon Amnesty International, l'approche actuelle à l'égard des enfants intersexués au Danemark et en Allemagne ne protège pas les droits des enfants, notamment le droit à la vie privée et le droit de jouir du meilleur état de santé possible.

En outre, des experts des Nations unies ont condamné explicitement ces pratiques. Ils ont à plusieurs reprises classé les interventions chirurgicales non justifiées d'un point de vue médical sur les enfants intersexués dans les pratiques néfastes qui bafouent les droits de l'enfant.

« Les autorités danoises et allemandes manquent à leur devoir de protection envers ces enfants. Étant donné le manque de recherches et de connaissances médicales dans ce domaine, des décisions irréversibles qui changent une vie ne devraient pas être prises lorsque l'enfant est trop jeune pour avoir son mot à dire sur ce qu'on lui fait », a déclaré Laura Carter.

Amnesty International demande aux législateurs et aux professionnels de santé en Allemagne et au Danemark de garantir qu'aucun enfant ne soit soumis à un traitement invasif et irréversible, qui n'a pas de caractère urgent. Parallèlement, le processus de décision doit être différé jusqu'à ce que la personne concernée soit en mesure de participer de manière significative pour déterminer ce qui est fait à son corps.

Enfin, les professionnels de santé doivent recevoir une formation sur le genre et la diversité physiologique, les autorités doivent cesser de perpétuer des stéréotypes néfastes liés au genre, et l'Allemagne et le Danemark doivent veiller à ce que ceux qui ont subi des interventions médicales non indispensables aient accès à des réparations.

FIN


Pour en savoir plus, veuillez contacter : +44 20 7413 5566 ; courriel : press@amnesty.org

EXEMPLES DE CAS

Les auteurs du rapport ont recueilli les témoignages, au Danemark et en Allemagne, de 16 personnes présentant des variations des caractéristiques sexuelles, ainsi que de huit parents d’enfants présentant de telles variations. Dans certains cas, les noms ont été modifiés afin de protéger leur identité. Voici des extraits de leur histoire.

SANDRAO, Allemagne

« Mon plus gros problème, c'est que je n'ai aucun souvenir des 11 premières années de ma vie et je tente de savoir ce qui s'est passé. J'ai découvert [en partie] ce qui m'est arrivé il y a deux ans seulement. Avant cela, j'ai été en souffrance pendant 34 ans.

« Lorsque j'avais cinq ans, j'ai subi une opération dans le but de m’ôter les testicules. J'ai subi d'autres opérations génitales. J'ignore si j'avais un vagin à la naissance ou s'il a été reconstruit. Mon urètre a été repositionné. J'ai consulté un gynécologue en 2014, qui a constaté de nombreuses cicatrices.

« Je savais que je n’étais pas comme les autres, je pensais que j'étais une sorte de monstre. Je n'étais pas en mesure de développer une identité de genre. Je subissais des pressions pour me conformer au rôle féminin : je devais porter des jupes, avoir les cheveux longs. Lorsque j'avais des rapports sexuels avec des hommes, c'était douloureux, et je pensais que c'était normal.

H., Danemark

« Je savais que j'avais subi une opération en 1984, à l'âge de cinq ans. Mais je n'ai jamais su de quoi il s'agissait. Ma mère m'a dit que je ne faisais pas pipi droit, c'est l'explication qui m'a été donnée et c'est ce que je croyais. »

H. se souvient des suites de l'opération :

« Lorsque je devais faire pipi, cela faisait vraiment [très] mal, alors je me retenais, parce que c’était trop douloureux. Je hurlais dans les toilettes, je courais dans tous les sens, tout nu. Au final, je faisais pipi partout – je hurlais, j'avais peur, je ne comprenais pas ce qui se passait. Cela me dérangeait de faire pipi partout. C'est la seule chose dont je me souviens après l'intervention de 1984... Encore aujourd'hui, bien souvent, je m'assieds lorsque j'urine car je n'arrive pas toujours à contrôler le jet.

« Quand je pense à ce qui s'est passé, ça me révolte, parce que ce n'est pas quelque chose que quelqu'un d'autre aurait dû décider – cela pouvait attendre. Cela me rend triste de penser qu'il est considéré comme nécessaire d'opérer ces enfants, uniquement parce que certains pensent que cela doit être fait. »


D., Allemagne

« J'ai commencé à être opéré avant d'avoir un an. J'ai subi au moins cinq opérations avant l'âge de 18 ans. J'étais sous anesthésie mais ils ne m’ont pas posé de cathéter, et si je voulais uriner, cela brûlait affreusement.

« Puis, entre 2004 et 2006, j'ai été opéré quatre fois. On m'a dit que les interventions chirurgicales que j'ai subies lorsque j'étais un petit enfant furent inutiles.

« Lorsque j'étais enfant, personne ne m'a demandé si je voulais être opéré ou non... C'est une tierce partie qui a pris la décision pour moi et je n'ai pas eu mon mot à dire. J’ai été opéré. Pour moi, c’est trop tard, mais si je ne dis rien, c’est comme si je soutenais les interventions chirurgicales. Si je veux que les choses changent, il faut que je me fasse entendre. »

PARENTS DE JOHANNES, Allemagne

Johannes est né en 2013 et a été opéré pour un hypospadias en 2014 et 2015. Sa mère a déclaré à Amnesty International : « On ne nous a proposé aucun soutien psychologique, ni aucun suivi médical. Johannes est très inquiet à la suite des opérations qu’il a subies. Il a des problèmes pour dormir. On ne nous a proposé aucun soutien psychologique pour lui. Nous avons pris l'initiative de chercher des méthodes alternatives de soins. Après presque quatre ans, nous suivons une thérapie familiale pour le traitement des traumatismes.

« J'aurais aimé avoir un médecin qui soit bien informé et capable de nous conseiller. Avant les interventions, nous avions très peur. Nous aurions souhaité bénéficier du soutien d’un médecin. Le pédiatre ne nous a pas envoyé [vers un psychologue], pourtant j'aurais aimé bénéficier d’un soutien psychologique. »

Document public

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